Baisse un peu l'abat-jour
02 févr. 2018(peinture.. barbouille)
réédition, car notre Lorraine a rejoint le paradis des poètes.
Pas de com sous cet article. c'est ici qu'il faut aller relire les poèmes de Lorraine
Baisse un peu l'abat-jour…
Quelque part en Belgique, il est une belle dame, dont la poésie parle au cœur avec simplicité et fait penser à celle de Paul Géraldy, par sa tendresse, sa délicatesse, son élégance, sa douceur.
L’été aux cheveux verts écoute le haut-bois
Du ruisseau murmurant
Et rafraîchit ses doigts
A la source
Pour Lorraine, et selon ses propres mots, la poésie vaut par la simplicité dont les mots s'entrelacent, la sincérité sans extravagance, l'émotion retenue, la beauté venue du coeur. La poésie est la petite personne inaperçue dans la foule des éloquences qui se pavanent. Elle touche ceux qui peuvent écouter en silence l'écho d'une fontaine et le chant d'un oiseau.(clic)
Lorraine évoque les émois du cœur devant l'amour, la nature, et parle de mondes disparus, peuplés de voilettes, chapeaux et fines chevilles, d'amour qui dure aussi ; mais rien de mièvre, ce sont des éclats précieux de beauté, et des sentiments éternels.
Nous sommes beaucoup à espérer la parution de recueils de ses poésies, afin de pouvoir les déguster dans l'ombre où causent les cœurs.
Baisse un peu l'abat-jour, loin du fracas du monde, écoute Lorraine :
Le soir s’est glissé dans la chambre close
Faisons quelques pas dans le chemin creux
Qui mène à l’étang. La lune morose
Ouvre son grand oeil jaune et ténébreux
Donne-moi la main. Vois comme les roses
Aux têtes poudrées, aux cils vaporeux
S’inclinent en rêvant et disent des choses
Que seuls entendront les coeurs amoureux
La nuit le jardin se tait et repose
Ecoute l’écho d’un oiseau peureux
Et ce bruit mouillé d’un crapaud qui ose
Sauter dans l’étang lourd et coléreux
L’heure a le parfum des amours écloses
Le vieux banc rêveur semble malheureux
Viens, la nuit frissonne et sur mon cou pose
Le baiser léger des amants heureux.
...
Je ne vous dirai pas ce que j’aurais dû dire
En ce soir de gaîté où vous vîntes vers moi
Vous m’avez invitée, la danse en son délire
M’a plus que de raison enserrée dans vos bras.
En ce soir de gaîté où vous vîntes vers moi
Vous étiez un ami avec qui j’aimais rire
L’imperceptible émoi, le son de votre voix
M’ont soudain alertée. En vos yeux je pus lire…
Vous étiez un ami avec qui j’aimais rire
Mais c’était un amour qui enlaçait sa proie
La valse m’emportait. Avant qu’elle n’expire
L’étrange envoûtement m’enveloppait, sournois.
C’était donc un amour qui enlaçait sa proie
Je m’enfuis de la valse avant qu’elle n’expire
L’étrange envoûtement s’évaporait, sournois.
Vous ne saurez jamais ce que j’aurais pu dire…
dans Homo Deus, Noah Harari explique que l'âme n'existe pas, puisque les chercheurs qui ont scruté tous les recoins du cœur et du cerveau humain ne l'ont jamais découverte.
Mais il ne connaît pas Lorraine.
les commentaires sont à déposer sur le blog de Lorraine...