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&perluette

Secouer le cocotier...

réédition à l'occasion de la

journée internationale des personnes âgées

 

peinture Barbouille

Prologue :

Le témoignage ci dessous n'est pas un pamphlet, ce sont juste des faits, notés au jour le jour, pendant 2 ans, dans un EHPAD. Incontestables, sans aucun jugement. Aucune polémique. Aucune généralisation.

"C'est la faute à "… Laissons cela aux politiques, qui font semblant de croire qu'il ne s'agit que de financement.

N'oublions pas que le principal scandale c'est la vieillesse et la décrépitude.

La plupart des établissements sont bien tenus. C'est-à-dire propres et budget à l'équilibre.

Sauf exception pathologique, on n'est pas maltraitant par vocation. On l'est par bêtise, fatigue, ou le plus souvent ignorance.

Les vieux ne sont pas forcément aimables, et leur déchéance est parfois difficile à supporter. On ne commande pas l'amour. On peut seulement exiger le respect de la personne humaine.

On oublie en parlant "des vieux", qu'il s'agit de nous, à court ou moyen terme.

La première formation des personnels appelés à travailler dans ce secteur, et des accompagnants, serait un stage de quelques heures consacrées à l'empathie : Voilà, c'est lui, c'est moi demain, je suis là sanglé sur un fauteuil qu'on balade de droite à gauche, je ne peux pas aller aux toilettes, etc… et se poser la question "que souhaiterais-je moi-même pour que ce purgatoire-en-attente- de-la-solution-finale soit le plus supportable possible?"

Tant qu'il le peut, l'être humain veut faire partie de la société, ne pas être ghettoïsé, être utile et un peu écouté avant que d'être assisté, même s'il faudra en finir par là.

L'être humain veut jusqu'au bout qu'on lui parle et qu'on le touche. Il ne veut pas n'être qu'un objet qu'on étrille et qu'on gave. Il veut entendre la voix humaine, pas la télé comme papysitter. Il ne veut pas de loisirs tonitruants, aussi sympathiques soient-ils.

Il veut regarder les flammes d'une cheminée, les poissons d'un aquarium, il veut écouter la voix d'un conteur de chair et d'os, même s'il ne comprend plus le sens, la musique de la voix parle encore à son âme. Il veut parler, même si on ne le comprend plus.

Il veut garder sa part d'humanité.

C'est une première dans l'histoire de l'humanité que nous soyons confrontés à l'avènement du 4e et du 5e âge. Jamais cela ne s'est produit auparavant.

Et nous sommes démunis parce que nous sommes armés d'une morale anachronique sur une planète de mutants, de nomades mondialisés où plus rien n'est solide et pérenne.

L'humanité ne se divise pas en "bons " (nous) et "méchants" (les autres). L'humain est fait de grandeur et de petitesse. A la fois ou tour à tour.  Victime ou bourreau,  à la fois ou tour à tour.   

Capable de générosité et de mesquinerie, de bienveillance et d'indifférence, de clairvoyance et de naïveté, de courage et de lâcheté,  à la fois ou tour à tour.

Mais c'est sa grandeur d'accepter ses petitesses, et d'essayer d'y remédier.

Ne pas trop attendre des autres ; mais n'en pas attendre trop peu. Cet homme capable de voler un morceau de pain, il est capable aussi bien d'offrir son dernier morceau de pain. Les hommes sont ainsi, mêlés de bon et de mauvais. Comme le ciel d'où nous viennent soleils et pluies, sourires et colères. Et au total, il faut quand même croire en l'homme. (G Hyvernaud, lettre à une petite fille)  

De toute façon, il n'y a pas le choix.

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passe encore de mourir, mais vieillir, oh, vieillir ....

( J Brel)

 

              On raconte que dans des tribus primitives, les vieux grimpaient au cocotier, qu’on secouait ;  s’ils tombaient, on les achevait. En Arctique, les vieux partaient dans la neige, pour éliminer les bouches inutiles.

Nous, qui sommes civilisés, nous avons des maisons de retraite.

Dans les romans anciens, de vieilles dames en robe mauve et capeline blanche y prennent le thé sous les tilleuls…

 

Ici, impossible d’échapper au bruit. La télé marche toute la journée, les couloirs sont envahis par la radio.

Le dimanche matin,  les vieilles dames affaissées roupillent dans leur fauteuil roulant devant la messe, l'après midi, devant le match de foot, ou les courses poursuites en voiture. Le reste de la semaine, elles s'enfilent la totale des séries pour ados, ce qui accroit la confusion dans leur pauvre tête.

Traîtreusement, la visiteuse éteint la télé qui garde un amas de vieilles dames somnolentes. Et Simone, qui vient d'avoir 96 ans, lève une paupière et dit : oh, merci Madame, merci beaucoup…

 

La petite animatrice est mignonne et gentille, pleine de bonne volonté. Visiblement elle se forme sur le tas, comme elle peut. Indifféremment elle appelle tout le monde Mamie : Mamie, Mamie, Mamie… Petit petit petit, un troupeau de Mamies.

 Par gentillesse, elle tutoie tout le monde : Robert, tu finis ton café ? au monsieur si distingué, qui écoute Brahms…

Pour Halloween, elle installe des squelettes décoratifs, dont personne ne conteste le bon goût en cet endroit. Un jour elle entre dans la salle télé bondée : ah, dit- elle avec entrain, ça sent le mort, ici !

 

Il y a 10 ans, explique la soignante, j’avais 5 ou 6 fauteuils roulants sur tout l’établissement. Maintenant, j’ai 5 ou 6  personnes qui ne sont pas en fauteuil roulant. 

Le vieux marin presque centenaire chante des chansons de corps de garde. La bénévole, embarrassée, n’arrive pas à placer « frou-frou ». Aujourd’hui il est malade, il cherche à s’évader, on l’arrête à la porte : il dit qu’il veut voir les bateaux…

La visiteuse prévient la responsable qu'un résident dément se trouve seul dans la rue sur son fauteuil roulant. Celle-ci leve un oeil de ses papiers et dit "vous pouvez aller le rechercher?"

Un dément crie toute la journée d’une voix forte : « papa, viens, papa, viens…» ; une femme l’accompagne  sans se lasser : « Madame, s’il vous plaît, madame… » ; d’autres gémissent et pleurent.

Pour souffler, on parque parfois les agités dans une pièce à l’étage, dite élégamment "salle des grabataires". La visiteuse passe, le vieux est tombé de son fauteuil : par terre, pitoyable cloporte, il continue à appeler « Papa, viens…»

Une vieille  penche dangereusement de son fauteuil : elle essaie de ramasser quelque chose à terre qui ressemble à un gâteau. La visiteuse se précipite, et bloque : c’est un dentier qui gît dans des vomissures. Elle cherche une soignante. Mais les soignantes sont en réunion, elle est mal venue. Une stagiaire condescend à se déplacer ; elle ramasse l’objet, et le refourre tel quel dans la bouche de la femme.

 

Quand la vieille dame est entrée à la maison de retraite, on lui a remis un BIP, à mettre au cou, pour appeler en cas de problème. On lui a expliqué que, si elle souhaite aller aux toilettes, qu'elle n'hésite pas, elle appuie, et ne vous faites aucun souci, on est là pour ça…

La visiteuse veut emmener la vieille dame en promenade. Elle appuie sur le BIP pour aller aux toilettes avant de sortir. Jour de chance, une aide se présente. 45 min plus tard.

Ici l'incontinence est une obligation.

- Madame, s’il vous plaît, est- ce que je peux aller faire pipi ?

- Allons, madame Machin, vous y êtes allée à midi ! Vous savez bien qu'on y va à 7 heures, et à midi ; vous devriez être habituée !

 

Par la suite, la vieille dame égarée enlève parfois le BIP, et parfois il tombe. La visiteuse se fait réprimander. Finalement le BIP est accroché derrière le fauteuil ou sous le lit, là où il ne risque pas de s'abîmer.

La vieille dame a un soulier qui a perdu son lacet, il est impossible de la faire marcher ainsi. Le lendemain, la chaussure tient tant bien que mal  avec du sparadrap ; la visiteuse a apporté un lacet de rechange, et par hasard  retrouve le lacet manquant dans la poche dorsale du fauteuil.

Il s'est donc un jour présenté à quelqu'un le problème suivant : d'un côté, j'ai une chaussure sans lacet, de l'autre j'ai un lacet, que faire ?

 

Le vieillard est une pauvre chose. On le bouge sans l'informer qu'on va le faire, on le nettoie, on parle de lui, devant lui, comme d’un meuble ; les objets de toilette personnels passent sans distinction d'une chambre à l'autre : peignes, brosses, eau de Cologne, serviettes. Les lunettes parfois. Le vieillard  est chosifié. 

Il est souvent  propre. En tous cas, la consommation d'eau de Cologne est élevée. La nourriture est bonne. S'il le faut, on l'entonne de force.

La plaquette descriptive de l'établissement montre les photos des salles de bains spécialement équipées pour personnes dépendantes. Le règlement exige fermement que chaque résident prenne au moins une douche par quinzaine. En 2 ans, la vieille dame en a eu 2 ou 3, et autant de shampooings.

Le médecin résident réside quelques heures par semaine. La visiteuse conduit auprès d'elle la vieille dame malade, fiévreuse, ruisselante de sueur, qui tousse.

La belle dame se colle à la corvée et tonitrue : " vous allez vous impliquer,  et souffler fort. Sinon, je vous envoie à l'hôpital, et l'hôpital, hein, ce n'est pas drôle."

La voisine de chambre est morte. Pendant des jours, le lit reste défait, froissé, les vêtements de la défunte empilés. Impossible d’oublier pour quoi on est là…

Il est  11H. La vieille dame est affaissée sur son fauteuil roulant, oubliée dans sa chambre, elle est encore en chemise de nuit. Tombées sur elle, des tartines du petit déjeuner, qu’elle a dû vainement essayer de porter à sa bouche  avec ses pauvres mains ankylosées.

Elle ne peut plus guère manger sans être encouragée, mais il n'est pas prévu qu'on surveille tout le monde ; elle est donc parquée à l'atelier de gavage, avec les "grabataires", avachis, pendouillant sur leurs sangles, gémissant, criant.

La visiteuse demande : s'il vous plaît, si ce n'est pas déranger, vous ne pourriez pas au moins la mettre en face de Simone, qui est un peu égarée, mais souriante et gentille, avec qui il arrive qu'elles échangent quelques mots, enfin, pour créer une toute petite  illusion de convivialité. Exigence démesurée ! On range par ordre d'arrivée, on ne va pas se mettre à satisfaire des caprices.

La vieille dame est tellement fatiguée ! Elle demande à faire la sieste. Elle supplie : impossible, il n’y a pas assez de soignantes, elles sont fatiguées. La médecin résidente affirme : on se repose aussi bien sur un siege, en se mettant la tête dans ses mains.

Une chef refuse de mettre une table assez grande pour que 4 fauteuils roulants puissent trouver place au repas. Celle qui est là est trop petite, et les personnes se blessent avec les cale-pieds.  Elle décide plutôt d'installer la vieille dame sur un siège ordinaire. La visiteuse s'inquiète : est ce qu'au moins il y a des accoudoirs de  sécurité ?

Exigence démesurée. La chef pince les lèvres,  et sans même regarder la visiteuse : "elle aura la chaise que tout le monde a".

2 jours plus tard, on appelle la visiteuse : la vieille dame part pour l'hôpital, elle est tombée de la chaise.

L'infirmière :" si le système ne vous convient pas, il y a des maisons où le service est meilleur". Et ajoute : "seulement c'est plus cher…"

 

Les vieux sont très souvent envoyés aux urgences, surtout le week end ; en général pour chute, déshydratation, ou constipation

Les urgences sont un monde de science fiction où même un individu jeune et conscient se sent une misérable chose. Le vieux déjà désorienté se trouve dépiauté en un tournemain, puis déposé nu sur un chariot sous un drap avec des aiguilles plantées dans ses pauvres veines ( Ah zut, dit l'apprentie perforeuse, j'ai pété la veine, ah zut, celle là aussi, je vais essayer l'autre bras, ah zut.. Latifa, tu pourrais venir, ste-plait ?). Là il attend des heures sous une lumière violente  qu'il se passe quelque chose, dans le bruit, l'agitation, il n'y comprend rien. Possible qu'il se croie déjà en enfer.

La vieille dame a été envoyée là pour cause de constipation, elle subit tout cela pendant 7 heures. La visiteuse demande 3 fois si elle peut avoir pour elle un verre d'eau. Ce n'est pas possible, et il n'y a pas de distributeur dans le service.

En soirée, l'interne fait son compte rendu. Elle n'a rien. Il ajoute sévèrement : il faut veiller à ce qu'elle boive.

------------

La cinquantaine est un âge terrible pour la femme.

Elle ne va pas très bien, elle a peu d’argent, des enfants en recherche d'emploi. Le mari est allé voir si le pré d’à côté est plus vert. Ses parents sont dépendants et exigeants.

On lui suggère, pour se changer les idées, de faire du bénévolat.

Dis, M'an, nous, on s’ra jamais vieux, hein ?

 

La vieillesse est un naufrage. Ch de Gaulle

 

 

pour suivre, les mots de la fin, ici clic

de Jules RENARD  : Ne réservez pas à ma vieillesse un château

 

... Ne réservez pas à ma vieillesse un château, mais faites-
moi la grâce de me garder, comme dernier refuge, cette cuisine
avec sa marmite toujours en l'air,
avec la crémaillère aux dents diaboliques,
la lanterne d'écurie et le moulin à café,
le litre de pétrole, la boîte de chicorée extra et les allumettes de contrebande,
avec la lune en papier jaune qui bouche le trou du tuyau de poêle,
et les coquilles d'oeufs dans la cendre,
et les chenets au front luisant, au nez aplati,
et le soufflet qui écarte ses jambes raides et dont le ventre fait de gros plis,
avec ce chien à droite et ce chat à gauche de la cheminée,
tous deux vivants peut-être,
et le fourneau d'où filent des étoiles de braise,
et la porte au coin rongé par les souris,
et la passoire grêlée, la bouillotte bavarde et le grill haut sur
pattes comme un basset,
et le carreau cassé de l'unique fenêtre dont la vue se paierait cher à Paris,
et ces pavés de savon,
et cette chaise de paille honnêtement percée,
et ce balai inusable d'un côté,
et cette demi-douzaine de fers à repasser, à genoux sur leur planche,
par rang de taille, comme des religieuses qui prient, voilées de noir
et les mains jointes.

La tradition du Mael Beniguet, évoquée par "Dan Libre nécessité" dans les commentaires ci dessous :

Autrefois, les vieillards souffrants demandaient d'abréger leurs souffrances. Ils étaient conduits sur la butte du Maneguen en Guénin, leur corps était allongé sur la pierre du sacrifice, un bloc de granit doté d'une curieuse excavation en forme de corps humain. Là, ils recevaient un coup de « maël beniget » (marteau béni) sur la tête, d'après la tradition rapportée par Dubuisson d'Aubenay au XIXe siècle.

Dans le Morbihan, où le culte de la pierre était généreusement célébré, Zacharie Le Rouzic a rappelé des pratiques similaires dans la région d'Auray, « Les gens vivaient tellement vieux qu'il fallait leur casser la tête avec un marteau béni », rappelle-t-il dans un ouvrage publié en 1934.

Dans un autre ouvrage, Aveneau de la Garancière décrit aussi son usage aux alentours de 1830, en centre Morbihan.

Vers 10 heures du soir, à Poulharff en Malguénac, la fille de Mathô-Talen, paralytique cloué au lit depuis dix années, demande d'aller à Locmeltro en Guern, chercher le maël-beniget parce que son père demandait de mettre fin à ses souffrances.

Ce rite sacré était effectué par la plus vieille femme qui, avant de frapper le front du souffrant, prononçait ces quelques mots : « Mathô-Talen, remets ton âme à Dieu, car voilà celle qui va te délivrer des affres de la mort et t'enlever le poids de la vie...» Ce fameux outil, composé d'une pierre sphérique de 42 centimètres de circonférence est aujourd'hui conservé au presbytère de Guern.

Plusieurs sites druidiques ont ainsi été recensés en Bretagne, terre de légendes, selon de culte de la pierre, de l'eau, etc. (source clic )

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A
Je rejoins Michèle dans son témoignage, ma mère est dans un petit Ehpad de campagne à taille humaine (60 résidents). Je m'en suis occupée aussi longtemps que cela m'a été possible mais au bout d'un moment j'ai dû baisser les bras. Je lui rends visite 3 ou 4 fois par semaine, je participe aux animations en racontant des histoires ou en chantant en Occitan, quand il fait beau je la sors dans le parc ou sur les chemins environnants qui bordent les prés. Bien sûr, tout n'est pas rose mais je peux témoigner que les résidents ne sont pas malheureux. la cuisine est faite sur place, les anniversaires sont fêtés, l'animatrice propose des activités variées, dont la confection de gâteaux, de confitures, de crêpes, de brioches.....des lotos où l'on peut gagner divers lots toujours appréciés. Ma mère est toujours propre, les cheveux soignés. Pendant la période Covid, ma mère a été très malade et a frôlé la mort , le personnel a été très présent, j'ai eu le droit d'aller la voir et la psychologue m'a accompagnée à chacune de mes visites. Je reste persuadée de notre présence, ce que nous lui avons dit, les chansons que nous lui avons chantées avec l'animatrice ont favorisé sa sortie du coma. Ne croyez pas que c'est un Ehpad haut de gamme, nos modestes moyens ne nous le permettraient pas, c'est même l'Ehpad le moins cher du département mais il y règne une grande humanité . La plupart de résidents sont des gens des environs, des agriculteurs, des commerçants, des artisans qui se connaissent ce qui renforce les liens entre eux. Comme c'est un ancien couvent , il y a aussi quelques religieuses. Malgré tout je pense que je ferai tout pour ne pas y aller, je ferai quelque chose avant
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M
Quand je lis ce témoignage je sui bien entendu choquée comme beaucoup d'entre nous mais je suis heureuse que dans ma famille nous n'ayons eu à placer personne en EPHAD...J'en ai un près de chez moi et il est en pleine nature ce qui permet à beaucoup de personnes âgées de profiter du parc qui est aujourd'hui clôturé mais ce n'est qu'une illusion car je sais que beaucoup de personnes ne quittent plus leur chambre, par manque de personnel pour les sortir tous les jours...
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G
Bonjour Emma<br /> Je connais bien les EHPAD, un récit qui pourrait être drôle, s'il n'était pas aussi proche de la réalité.<br /> Personnellement, je n'irai pas, en espérant que je puisse faire ce qu'il faut pour......<br /> Bonne journée !!!
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M
Très dur ton article ... bien sûr tout n'est pas rose dans les EHPAD, ni pour les résidents, ni pour le personnel pas assez nombreux, pas assez payé, pas assez formé. Je connais aussi, j'y ai vu ma mère, ma belle mère (elle était en province et très heureuse de son sort) et en ce moment ma sœur aînée. Je lui rends visite chaque semaine. Beaucoup de fauteuils roulants, beaucoup de personnes diminuées, mais aussi des résidents qui ne sont pas malheureux, qui participent à des ateliers. On y fête les anniversaires, on y organise des goûters avec les familles. La directrice est chaleureuse, avenante. Durant le confinement l'équipe a été remarquable. Je fais partie d'un collectif d'artistes j'ai été contacté pour que nous fassions des expositions dans l'établissement, apporter du nouveau aux résidents alors qu'ils ne peuvent pas sortir, à cause du covid, mais aussi parce que beaucoup sont handicapés. Ce n'est pas un établissement de luxe, c'est un EHPAD classique de banlieue parisienne. Tout n'est pas noir dans ces établissements, j'en ai eu la preuve par trois fois et dans des maisons différentes... et je n'ai pas peur d'y finir ma vie si cela se produit. Amitiés Emma
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E
Je n'ai pas pu finir.... j'ai le coeur brisé.
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L
Merci Michelle pour ce témoignage
F
Tout dépend duquel point de vue on se place. On peut gloser longtemps .....<br /> https://youtu.be/wtLXI7m0nuo<br /> <br /> On peut écouter Leïla HUISSOUD chanter « la Vieille » dans son texte expurgé, ou pas, comme l’a écrit Patrick FONT.<br /> On peut voir ou/et revoir le magnifique film : la ballade de Narayama.<br /> Et tant d’autres .....<br /> Personnellement je pense que, à moins de mourir jeune, on meurt vieux. C’est inéluctable, et lié à La VIE. Tout ce qui a un début à une fin. Et, pour moi, pas de Fatalité. Reste cette aspiration de l’être humain à l’éternel, à l’infini. D’aucuns sont nostalgiques d’un Paradis PERDU qui ressemble étrangement au ventre de maman. D’autres s’envolent vers un Paradis idillique .... pour oublier la réalité du quotidien.<br /> ....... la suite sera/est sur mon blog .... belle journée, Mère Grand ..... Mères Grandes !
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L
Marmotte
M
Ce texte est très juste et très bien écrit. Tout est dans le regard : les vieux nous font peur, et on détourne les yeux. Il faudrait les regarder sans avoir peur soi-même, et leur vie en serait changée, comme dans "La Belle et la Bête". Félicitations pour votre acuité d'observation et votre sensibilité. Amicalement. M.T.
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M
C'est bien d'avoir ré-édité cet article, Emma. Mais j'avoue que cette fois encore, j'ai eu beaucoup de mal à le lire. Cela me rappelle les 2 ans d'Ehpad de ma mère. Je n'ai toujours pas digéré et les années courant, j'ai peur...
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A
C'est bien d'avoir re publié ce témoignage dont je me rappelais presque à la lettre tant il m'avait touchée.<br /> Il faudrait certainement réfléchir à ces ehpad, certains sont très bien gérés, d'autres pas. Je me demande si ces structures souvent beaucoup trop grandes sont si bien adaptées au vieil âge, est-ce qu'il ne serait pas mieux de faire d petites structures dans les centre-villes, avec peut-être moins de confort mais plus d'humanité au lieu de mettre nos vieux dans des établissements complètement en dehors de la vie? Des endroits qui ne ressembleraient pas à des hôpitaux mais à des maisons avec la possibilité de voir des gens dans la rue, d'entendre les enfants sortir de l'école etc... Les isoler et les couper de la vraie vie est une punition supplémentaire infligée aux souffrances du vieil âge. Je trouve choquant d'isoler des personnes sous prétexte qu'elles sont vieilles, une société saine est une société où enfants, jeunes, actifs et vieux doivent cohabiter, même si cela demande des efforts de part et d'autre.
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M
Que dire , c'est tellement triste...la vieillesse est un naufrage mais ..que faire?<br /> Je peux comprendre les personnes qui y mettent fin.<br /> Bises du jour<br /> Mireille du sablon<br /> Bises du jour<br /> Mireille du sablon
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J
Un petit bonjour amical Emma <br /> Bien calée sur un rocher sur la plage de St Guénolé ou dans le chaos d'Huelgoat, avant de recevoir sur la tête le maël béniguet, je dirai malgré tout que cette vie fut belle...
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C
Tout est résumé dans cette phrase :"on ne commande pas l'amour" ainsi que dans les mots du Général de Gaulle que tu cites en fin d'article.
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C
dur ! j'ai bossé dans ce genre de maison....en te lisant, j'ai les odeurs qui me sont revenues au nez.... elles restaient collées aux murs dans les couloirs....100 personnes et la moyenne d'âge était de 90 ans...c'était surréaliste de les voir dans la salle à manger....j'étais une jeune femme à l'époque et je me disais déjà que c'était pas vivable! et pourtant.....rien n'a changé ! un peu plus de fauteuil, un peu plus de misère affective...<br /> Valérie Perrin a écrit un livre "les oubliés du dimanche"...ou un corbeau sévit et appelle certaines familles pour leur annoncer que le parent placé est DCD...Ils arrivent en force ...et non !! il est toujours là, vivant...et pour une fois, heureux d'avoir une visite ! <br /> C'est une très beau texte Emma !! bisous
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C
Difficile de lire ce billet quand sa propre mère est en maison de retraite à cause de l'horrible Alzheimer. Avant de partir dans l'EHPAD, maman n'avait qu'une crainte : se retrouver en dortoir comme lorsqu'elle était petite. Déchirant !
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M
J'ai osé lire ton texte, Emma, mais j'ai longtemps hésité. Deux années passées presque au quotidien auprès de ma mère dans le même mouroir, donc oui j'ai vu moi aussi. Aujourd'hui ma seule hantise est de penser qu'un jour je serai dans la même situation. Et j'ai envie de hurler HELP !
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G
Un peu de curiosité m'a amenée jusqu'ici... Terrible réquisitoire... Ma mère y a échappé (s'en est échappée ?) alors que nous cherchions une solution de placement "décente". Mon père était dans un foyer-logement en plein centre ville, et il a profité de deux années dans un environnement serein, tout en redoutant de devoir un jour, lui aussi, emménager à l'étage des grabataires... La faucheuse a pris tout le monde par surprise. Et moi, que ferai-je ? Eviter d'y penser pour faire barrage à l'angoisse tapie... Merci d'avoir appuyé là où ça fait mal, Emma, merci pour le constat.
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J
Vous écrivez " Sauf exception pathologique, on n'est pas maltraitant par vocation. On l'est par bêtise, fatigue, ou le plus souvent ignorance."<br /> <br /> à quelle catégorie appartient ce monstre là ?<br /> <br /> France info du 14-02-19<br /> "C'est une nuit de calvaire qu'aurait vécu une résidente d'un Ehpad d'Arcueil dans le Val-de-Marne.<br /> <br /> Soupçonnant des violences, la famille de la femme de 98 ans aurait placé des caméras dans sa chambre.<br /> <br /> Les proches ont décrit à la police une des scènes filmées : "Un aide-soignant entre dans la chambre, il lui parlait mal en disant 'ferme ta gueule' (...) puis on devine qu'il lui donne un coup de pied pendant qu'elle est au sol.<br /> <br /> On entend un craquement et je vois un meuble bouger.<br /> <br /> Ma mère s'est mise à hurler. L'homme a pris maman par les jambes, la tirait violemment pour la traîner au sol, la prenait pas les cheveux.<br /> <br /> Ma mère hurlait 'pitié pour moi'".<br /> <br /> La Maison du Grand Cèdre avec ses chambres à 3 000 euros par mois a pourtant bonne réputation. L'Ehpad a reconnu un incident et indique qu'il "s'agit d'une maltraitance grave". L’agresseur présumé a été placé en garde à vue mercredi 13 février."
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C
Et on se demande pourquoi,<br /> comme le premier jour d'entrée à l'école certains enfants ne veulent pas lâcher la main de leur mère en hurlant M'Man j'veux pas y'aller!! <br /> et bien c'est la même hantise,chez certaines vieilles personnes comme moi (j'ai 78 ans) ON NE VEUT PAS Y ALLER<br /> na!!
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G
Très émouvant !!!<br /> Merci Emma pour votre passage chez moi, nous faisons de notre mieux pour apporter un peu de réconfort aux résidents de la maison de retraite.
Répondre
G
Je viens de lire le commentaire de Fabrice..c'est exactement cela.. Depuis seulement un mois, nous avons pris la décision que je serai capable de rester à la maison en étant entourée. Ma fille au loin ne peut s'occuper de moi, mon petit fils et sa compagne on leurs occupations... mais ils viennent lorsque j'ai besoin, je ressens leur tendresse et c'est très important en plus des intervenantes admr. C'est très récent personne n'est encore fatigué de m'avoir sur les bras.. mais je pense que cela pourra aller ainsi encore quelques ... temps Je suis dans ma "nonente" année !! <br /> Merci Emma pour ton passage chez moi !
Répondre
M
Je connais Emma, je le vis deux fois par semaine en allant voir ma sœur... et malheureusement ce que tu décris est vrai : pas assez d'empathie, d'amour mais aussi de logique, de sérieux, de personnel qualifié (même en payant très cher - ce que je ne pourrai pas m'offrir)... bien triste lecture pour un matin pluvieux mais il ne faut pas faire l'autruche, être consciente... et puis je dois avouer que quelquefois lors de mes visites un rire m'échappe ... exutoire
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F
Vu sous cet angle, la vieillesse est un naufrage. Je sais bien que nous allons y passer. Je suis d'accord avec Brel. Mourir, c'est presque une délivrance quand on a vécu trop longtemps et qu'on est devenu "une chose". Je déteste les maisons de retraite. Ce sont des mouroirs. Ma grand-mère y était restée 10 ans. Je me souviens qu'une soignante avait lâché un jour à ma mère : "c'est rare de rester aussi longtemps"... J'avais trouvé la phrase violente sur le coup. Pourtant, c'est vrai.<br /> Pourtant, si j'ai commencé ce commentaire par "vu sous cet angle, la vieillesse est un naufrage", c'est parce que je connais une vieille dame, dans mon quartier, qui a fêté ses 98 ans récemment. Ses quatre enfants se sont battus pour ne pas l'envoyer en maison de retraite. Alors elle vit chez elle. Et elle a de la chance de pouvoir compter sur les visites régulières de ses filles, gendres, petits-enfants, arrières-petits-enfants, et aussi de quelques amies. Je suis persuadé que c'est parce qu'elle est ainsi aimée et entourée, respectée et "prise en compte", qu'elle continue à rester debout, autonome, et vivre plutôt bien (malgré bien sûr les petits désagréments obligatoires qu'on doit supporter à un âge avancé comme le sien). Cet exemple, pourtant SI RARE (hélas !) me fait dire qu'on peut encore espérer que la vieillesse ne sera pas un naufrage. Mais alors il faut avoir une famille présente, aimante, qui ne se laisse pas juste accaparée par les obligations professionnelles, personnelles, etc.<br /> Merci pour cet article si empreint de vérité, crue peut-être, mais il faut aussi apprendre à regarder la vérité des choses en face.<br /> Fabrice
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A
Toujours tristement d'actualité !<br /> Heureusement que Ferrat adoucit la douleur ...
Répondre
E
C'est avec grand plaisir que je découvre cet article, via le mien où tu as laissé un commentaire. Nous parlons de la même chose - la vieillesse - avec deux angles différents, mais qui se rejoignent parfaitement... <br /> <br /> Je crois aussi que les vieux qui ne sont plus que des vieux, pas des être aimés par les membres d'une famille, d'un clan, pour qui ils comptent, s'égarent plus vite dans le gâtisme : c'est mieux d'en savoir moins...
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A
Magnifique article qui devient de plus en plus d’actualité. <br /> Il y aurait des choses à faire mais le veux-t-on vraiment ? Les vieux cela n’intéresse guère…<br /> J’ai pu constater que ces maisons de retraite sont des mouroirs. Où est la dignité humaine dans cela.<br /> Nous n’avons pas choisi notre naissance. Mais choisir sa mort est un droit. Il faut en arriver au suicide assisté pour éviter tous ces drames. Il va falloir se battre contre les pouvoirs de toutes sortes qui pensent que prolonger la vie à tout prix est un bienfait pour l’homme.<br /> Merci.
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C
Quel bel article !!! Tout est dit de façon réaliste. <br /> J'espère que le principe de suicide assisté sera un jour adopté pour éviter ce naufrage ! C'est ce que je souhaiterais pour ma part.<br /> Mais la vieillesse même si elle peut être douloureuse est aussi une période de la vie qui doit être prise et vécue comme telle. Ce qui est insoutenable dans tout ce que j'entends et je lis, c'est ce sentiment d'abandon et de maltraitance (volontaire ou non). L'indifférence des médecins ? elle existe aussi malheureusement à l'hôpital pour les patients plus jeunes ; l'indisponibilité du personnel, son indifférence... c'est le fruit du manque de personnel et aussi parfois de certains résidents, fruits de la société de consommation, qui exigent toujours plus de services au détriment de ceux qui ne sont même plus en mesure de demander quoi que ce soit. J'ai eu l'occasion de croiser beaucoup de personnels adorables mais c'est le système qui est complètement vérolé. Je connais une dame très âgée qui hospitalisée en soins de suites après une chute et un bref passage à l'hôpital, s'est vu imposer des couches. Ses fonctions cognitives étant intactes, elle a livré bataille jusqu'à ce qu'on accepte de lui proposer le bassin puis de l'emmener aux toilettes lorsque ça a été possible. Elle a livré un combat difficile mais payant puisqu'elle a fini par avoir gain de cause. Mais à sa sortie, elle n'a pu obtenir les renseignements médicaux qu'elle désirait alors que le service a mis un temps fou à compter les couches utilisées durant le séjour pour la facturation. Alors tant qu'on confondra logique économique (et lucrative pour les établissements privés) et prise en charge humaine et empathique... il y aura beaucoup à débattre !...<br /> Merci pour ce formidable article. Il faut dénoncer régulièrement cette situation sinon rien ne bougera... Belle soirée à toi. Bisous
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Q
Je t'avais déjà lue... mais te relire aujourd'hui était important je crois.<br /> <br /> Plus je vieillis, plus je me dis que le jour où je ne pourrai plus m'assurer moi-même, je ferai en sorte de ne plus être là, quitte à aller chercher de l'aide dans les pays où le suicide assisté est légal.<br /> <br /> Vivre ainsi, est-ce encore une vie ?
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Q
Te relire aujourd'hui fait mal... comme toute vérité qu'on ne veut pas entendre.<br /> Nous vieillissons, je vieillis, de plus en plus vite.<br /> Mais je suis toujours d'accord à ce que j'ai écrit en 2015...<br /> Partir, juste comme je veux, encore en capacité de décider.<br /> Lorraine est partie ainsi, décidant qu'elle avait eu une belle vie.
A
Je tombe par hasard sur ta page, je n'ai pas encore fini d'explorer tes blogs.<br /> Ce que tu décris là, cet enfer, je le connais. Tu l'as parfaitement évoqué, avec lucidité. <br /> Ma mère, après un avc, est devenue grabataire, (quel mot) avec ce que les médecins appellent des &quot;confusions mentales&quot;, puis, à cause de séjours pourtant courts à l'hôpital, incontinente. J'ai refusé jusqu'à sa fin de la placer dans un établissement sachant trop ce qui s'y passe, et m'en suis occupée pendant 12 ans, laissant carrière et vie personnelle entre parenthèse.<br /> Je ne juge pas ce qui se passe dans les hôpitaux et les structures d'accueil, moi-même n'ayant pas été parfaite durant ces 12 années, mais tout de même, je retiens l'attitude des médecins qui, pour calmer des vieux qui hurlent jour et nuit leur administrent les plus forts calmants, les difficultés que l'on rencontre pour obtenir l'oxygène, le lit médicalisé et le kit de perf à la maison, les infirmières qui prennent le café les pieds sur la table et la clope au bec alors qu'on demande une simple couche qui arrivera 5 heures plus tard, l'indifférence générale du milieu hospitalier pour les pers. âgées, cette jeune interne qui mimait dans un couloir l'affolement et les cris de ma pauvre mère... etc je pourrais en écrire des pages, sans oublier certains &quot;amis&quot; qui s'enfuient à toutes jambes dès lors qu'on a un vieux malade et qui&quot; perd la boule&quot; à la maison. Tout cela se passait en rég. parisienne. Je pense que ce n'est pas une question de manque de personnel ou de lieux d'accueil (ou très peu). Ce qu'il faut réformer, c'est le coeur des gens, des familles et du personnel médical et soignant. Leur dire, et tu en as parlé, que cette déchéance physique et mentale, c'est eux, c'est nous tous. Leur dire qu'il faudrait bien un jour prendre conscience des réalités, si dures soit-elles au lieu de vaguement s'en occuper tout en s'en débarrassant, en chosifiant les gens.<br /> Cela est possible. Ici en Corse, nous avons encore le respect des vieux, comme souvent dans les pays méditerranéens. Nous n'avons pas plus de coeur, mais nous savons qu'un vieux est une personne humaine. J'ai fait plusieurs visites à une dame placée dans un lieu où l'on met les plus pauvres. Mes visites n'étaient jamais à heures régulières, pourtant, j' ai toujours trouvé les pensionnaires impeccables et surtout le personnel gentil avec eux. Tout n'était certes pas parfait, les manques de moyens étaient flagrants, mais il régnait tout de même une atmosphère de dignité et de sérénité que je n'ai jamais vu ailleurs. <br /> Merci pour cette page si vraie et si nécessaire, Emma, et pardon pour ce long discours. Es-tu dans le domaine médical ou social?
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M
Chère Emma.<br /> Je relis ton texte criant de vérités ... les commentaires et tout ceci me glace d'horreur.. ce sera bientôt mon tour.. en plus ma retraite n'est pas assez élevée pour payer la note!<br /> Qui est de plus de €2.000 dans la maison de retraite de mon village...<br /> Papa, Maman.. venez m'aider!
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M
Terrible retour en arrière. Même si la maison de retraite où était Maman n'était pas si terrible il y avait énormément de lacunes...mais nous étions là chaque jour nous relayant, nous ses quatre<br /> enfants, et il est évident que cette présence journalière l'après midi ou en fin de journée, obligeait le personnel à être plus attentif, et si quelque chose n'allait pas nous étions là pour nous<br /> insurger. C'est là aussi le problème l'abandon par la famille ou la solitude de ceux qui n'en ont pas. Et j'ai vu, comme le décrit bien ce texte des choses inacceptables dans notre société<br /> soi-disant civilisée. Mon émotion est vive à vous lire.
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M
Merci de m'avoir signalé ce blog.. qui est le tien aussi ? J'avais déjà entendu cette jeune fille l'an dernier je pense.. ? Elle est fabuleuse cette personne: jolie diction, mémoire de ce long<br /> texte composé de mots percutants dans l'horreur de vérités.. Et pourtant le tarif mensuel est exhorbitant ! Monsieur.. notre ancien président n'a rien fait.. celui ci pourrait-il agir?
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C
Emma, cliquant sur "actualité à la une", je tombe, sans m'y attendre, sur ce texte terrible.<br /> Ma grand-mère a fini ses jours démente dans une maison de retraite "luxueuse". C'était beaucoup mieux que ce que tu décris ici, mais très dur tout de même.<br /> Je ne peux pas comprendre que ce problème de la dépendance, écrasant pour les familles (comme tu le dis, ces "familles" se réduisent souvent à quelques personnes en mauvaise santé elles-mêmes, avec<br /> leurs difficultés personnelles et de petits revenus...), reste si peu pris en compte. Il est évident qu'il faut embaucher du personnel, cela réduirait les effets de la "chosification" dont tu<br /> montres les ravages.<br /> Pour le reste, je ne sais pas : à mesure que l'ambiance s'y dégrade, les maisons de retraite se changent en mouroirs, où n'entrent plus que des personnes en extrême difficulté, souvent déjà<br /> démentes, et, en soi, c'est une horreur que de voir rassemblées ainsi ces détresses. C'est sur la vieillesse et sur le respect qui est dû à tout être humain, même et surtout quand il est réduit à<br /> la dépendance, qu'il importe de mener enfin une vraie réflexion, et cela dépasse les familles, qu'on laisse seules avec des problèmes inimaginables et un sentiment de culpabilité permanent.
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F
Ce texte est criant de réalité, l'ayant vécu moi-même avec ma mère de 92 ans. Il fallait se battre pour ne pas être considéré comme une chose, j'ai 63 ans et je ferais tout pour ne pas y aller,<br /> 'c'est un mouroir et quand on a toute sa tête c'est encore pire, même ma mére ne voulait pas que je mange avec elle, donc je ferais ce qu'il faudra mais jamais jamais ça.
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L
Terrible.
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C
Terrifiant, pourtant tellement criant de vérité et de plus en plus vrai hélas avec la réduction du personne, du budget...Pas franchement réjouissant de vieillir!Tu as un regard sur les choses et<br /> évènements qui me touche de plein fouet à chaque fois! Merci Emma! Chloé
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J
je n'ai pas une connaissance récente de ces lieux( sauf un, plutôt bien). en d'autres temps, il y avait aussi de tels mouroirs ou des "ailes" à l'écart inaccessibles. Vu la rapide détérioration des<br /> accueils de toutes natures, je n'ose imaginer en effet ces pratiques INACCEPTABLES. Et le prix n'est pas forcément un critère de qualité.<br /> En même temps, il y a des situations où il est impossible de rester à domicile.<br /> Que faire !
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A
et quand on a comme moi 60 ans et des parents âgés dont on pourrait s'occuper s'ils venaient à être dépendants on vous dit que comme vous avez eu une carrière morcelée vous allez devoir les mettre<br /> en maison de retraite et continuer à travailler ...... au lieu de profiter d'eux tant qu'il en est encore temps
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E
Criant ... de vérité<br /> amitiés
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P
Emma,<br /> <br /> j'ai relayé ton article plus que formidable.<br /> <br /> La lycéenne en noir est " habitée ".<br /> <br /> Chapeau...<br /> <br /> Loop
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V
Bonsoir Emma<br /> J'ai lu chez Annick, de "un soir bleu", un article qui allait dans le même sens, je lui ai "parlé" du tien...<br /> http://unsoirbleu.over-blog.com/article-a-terre-58726364.html<br /> Une pensée pour toi ...<br /> Valdy
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R
Terrible texte mais hélas, si conforme à une bien triste réalité. Tout heureusement n'est pas aussi catastrophique, il est des petites maisons de retraites vouées à disparaître hélas, où l'on est<br /> encore comme en famille. Il y en a une dans notre petit village. Mais chère... Alors secouer le cocotier? Cela fait des années que Michel et moi avons conclu un pacte: nous partirons ensemble, main<br /> dans la main, d'un même sommeil le moment venu..
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P
Ajouter de la vie aux années et non ajouter des années à la vie.<br /> Cette phrase, lue un jour, je la dis souvent.<br /> Il existe, malheureusement des endroits qui ressemblent à celui que vous décrivez, mais il y a les autres, ceux qui sans être parfaits, sont tellement plus humains. Mais il faut du personnel<br /> soignant qui va du médecin à l'aide soignante en passant par l'infirmière et je dirai aussi la femme de ménage, qui se batte et cela demande trop de temps, pour la personne dépendante qui attend.<br /> La personne suivante bénéficiera de ce qui a été réclamé, mais en attendant ...<br /> Merci Emma . Je ne sais pas si vous l'avez vécu mais c'est bien raconté, malheureusement.
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L
Terriblement réaliste, Emma. Comme beaucoup de gens, j'ai juré que je n'irai jamais finir là-bas, mais très souvent ce sont les plus jeunes qui décident..alors..Les vieux n'ont plus la parole dans<br /> notre société. Pourquoi rallonger la vie et s'en réjouir ?
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A
Sujet qui me fait atrocement peur, j'ai fait un stage dans une maison de retraite même si elle n'est pas une des pires, il y a quand même tant de choses à revoir seulement, il y a un manque de<br /> personnel qui fait que... Il ne faudrait pas vieillir
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S
Une description épouvantable souhaitons mourir en santé.
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C
Ton témoignage inspire colère et révolte. Ce problème a toujours existé mais ne fait qu'empirer pour la bonne raison que la démographie vieillit à vue d'oeil et qu'aucune situation ne peut évoluer<br /> si on ne la traite pas dans sa globalité, et les bons soins, l'attention, le temps, l'échange, l'empathie sont la clé de voûte d'un système sans cesse ramené exclusivement aux problèmes de finances<br /> ou d'effectifs.Et puis frou frou, la valse brune... ça va un moment, mais une belle émission documentaire ou des variétés rétro mais pas forcément antiques feraient du bien aussi...Et même les feux<br /> de l'amour ou autres séries romantiques, romanesques. Ces personnes sont humaines quoi !!! elles ne doivent pas périr d'ennui ou d'abandon intellectuel. Rho mais ça me met en colère tout ça !!!<br /> Merci pour ce bel articleer... Belle journée envers et contre tout.
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Z
Touchée comme à la première lecture.<br /> <br /> Sentiment d'y être encore, là-bas.<br /> <br /> Ils me manquent tous ces êtres griffés, à l'esprit un peu raturé, mais dans cette absolue sincérité que provoque Alzheimer ou autre maladie dégénérescente.<br /> <br /> Dans l'amour pur aussi.
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Z
Touchée comme à la première lecture.<br /> <br /> Sentiment d'y être encore, là-bas.<br /> <br /> Ils me manquent tous ces êtres griffés, à l'esprit un peu raturé, mais dans cette absolue sincérité que provoque Alzheimer ou autre maladie dégénérescente.<br /> <br /> Dans l'amour pur aussi.
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L
Un texte terrible, pris sur-le-vif, aux détails d'une précision édifiante! Je me doute que tous n'ont pas eu lieu en même temps, mais c'est l'ensemble des faits qui constitue un tableau d'un<br /> réalisme poignant. En Belgique, je connais plusieurs maisons de repos nettement plus surveillées; mais sans doute est-ce, en effet, en partie due au prix de la pension. La loi est rigoureuse et les<br /> contrôles fréquents. Il manque néanmoins du personnel qualifié. Ce qui engendre des incidents pour ne pas dire des accidents. C'est sans doute toi, la "visiteuse"Emma, ta description ne trompe<br /> pas...c'est un témoignage!
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L
pas très réjouissant tout cela. Je me demande si je ne préfère pas le recours au mael Béniguet, cette grosse pierre des celtes pour les sacrifices et les fins de vie. Bises dan
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