pour les impromptus littéraires  (Cliché Toncrate)

 

Tour.jpg

 

Ma bonne Adèle, disais-je
à ma bonne,
(qui s’appelait Adèle)
laisse-moi, je te prie
aller jouer dans la tourelle
au bout du potager.


Monsieur, vous ne pouvez :
Nicolas le jardinier
y range ses outils.
Vous vous y saliriez.
Et même si je voulais,
je n’en ai point la clé.

 
Ma mère, ma chère mère
puis-je aller, s’il vous plait,
jouer au chevalier
dans la petite tour ?
J'ai tout  l'air d’un benêt
sur  mon cheval de bois
dans les allées du parc.


Mon fils, vous ne pouvez,
la clé en est perdue.
Tenez-vous le pour dit !
Jouez au bilboquet,
ou allez étudier.
Votre latin, à ce que dit l’abbé,
laisse beaucoup à désirer.

 
Mon père, je vous prie,
je voudrais conquérir
le petit donjon du bout du potager,
imiter vos victoires,
devenir comme vous
grand  officier du roi.
Ma bonne ne veut pas,
et ma mère me dit
que la clé  est perdue.
Et pourtant, de la petite fenêtre
de la bibliothèque, je l'ai vue
bien souvent y entrer,
avec Nicolas le jardinier.


Adèle, ma bonne Adèle
je ne veux plus aller
dans la tourelle.
Je crois qu’elle est hantée !
j’ai entendu des cris
à travers le  grillage
que  père a fait dresser
autour du potager.
Mais dis-moi donc, ma bonne :    
quand reviendra ma mère ?
Je me languis tant d'elle.
Elle ne m'a pas embrassé
avant de partir en voyage
voilà plus de trois mois.
Et pourquoi, ma bonne Adèle,
te signes-tu toujours
quand je te parle d’elle ?

 

 

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